Étreindre une ombre - Sylvoisal

Les doigts de Sylvoisal sont vierges de tout vol, viol ou assassinat. Sont-ils pour autant sans tache? Jusqu'à ce jour les furies de la Médisance et les sirènes de la Calomnie n'ont pu salir une vie passée à redessiner la carte du Tendre, tant terrestre que céleste, à chanter les morts et à relever les ruines des grandeurs défuntes, bien qu'à ses yeux chrétiens la gloire de ce monde soit passée et déjà en cendres.

Ceux qui n'ont ni le sens des élévations ni le goût des abaissements, des expiations, des renoncements et des anéantissements le cherchent sur les divans de l'Indolence alors que ses mains caressent déjà la pierre friable des tombeaux et les grilles rouillées des sanctuaires au milieu des chèvres et des brebis endormies.

N'est-ce pas le très docte cardinal B*** qui disait dans son sermon sur les Trois visages de l'Amour que la poésie de Sylvoisal doit être lue sans rougir par une première communiante élevée au couvent?

La poésie de Sylvoisal est éminemment narrative, parfois même dramatique. C’est un théâtre dont les personnages sont Dieu, le diable, la femme, l’âme. Adam, Eve, Caïn, Abel, Jésus, Salomé, Hamlet, Don Juan. Elvire, Alceste, Célimène, Thaïs, Savonarole, Nathanaël. Chacun de ses poèmes est une Iliade, une Odyssée, une Divine Comédie en miniature.

Que dire du poète lui-même quand il désire disparaître derrière son poème ? Respectons son incognito et son anonymat.


Autre titres de cet auteur.

En savoir plus...