Dans la vallée des larmes de la mort - Sylvoisal

Le poète s’est dépouillé et, le fisc aidant, appauvri, n’ayant pas eu l’inestimable bonheur d’avoir le cou tranché comme Cinq-Mars, le favori de Louis le Juste, ou Julien Sorel que rêva Stendhal.

Mais ni Cinq-Mars ni Julien ne sont les personnages de ce livre, fait de tableaux et de portraits. Le Passé incarné dans la personne d’un homme qui traversa le siècle sans lui appartenir en est l’unique protagoniste.

Le poète continue sa marche claudicante vers la tombe dans la vallée des larmes de la mort. Il recueille ses souvenirs comme un joueur bat ses cartes avant d’en faire une ultime distribution.

Le poète a vieilli. Le lobe de son oreille gauche et le galbe de son épaule droite montrent les griffures du Temps. N’entendez-vous pas le tintement de sa courte canne le long des corridors tandis qu’un chandelier dans une main il scrute une dernière fois les tableaux qui tapissent sa galerie, reliquat d’une grandeur et d’un faste éteints, avant de les rendre à la poussière.

La poésie de Sylvoisal est éminemment narrative, parfois même dramatique. C’est un théâtre dont les personnages sont Dieu, le diable, la femme, l’âme. Adam, Eve, Caïn, Abel, Jésus, Salomé, Hamlet, Don Juan. Elvire, Alceste, Célimène, Thaïs, Savonarole, Nathanaël. Chacun de ses poèmes est une Iliade, une Odyssée, une Divine Comédie en miniature.

Que dire du poète lui-même quand il désire disparaître derrière son poème ? Respectons son incognito et son anonymat. Autre titres de cet auteur.

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