La Forêt silencieuse - Sylvoisal

La Forêt silencieuse est une œuvre singulière, pour ne pas dire unique en même temps qu’innervée par la culture du livre. C’est un livre total comme il n’y en a que très peu. Ni poésie ni essai ni traité philosophique, il est véritablement inclassable. Sous forme de prose poétique nous est présenté une sorte de monologue-fleuve, un flux verbal rapide que l’on devrait réciter par une voix nerveuse, fiévreuse et haletante.

Composé d’une seule phrase et structuré par de simples virgules, il forme un univers dont l’un des moteurs, et non le moindre, est la pure jouissance de la langue française. A chaque phrase, le poète jouit de sa langue qu’il adore et vénère et avec laquelle il entretient un rapport sensuel et organique. Les phrases s’enfilent sans aucun plan visible et sans jugements, dans un joyeux et savant coq-à-lâne apparent dont le figures de style sont l’énumération, l’antanaclase, la paranomase et aussi l’anaphore, qui son toutes des figures de répétitions.

La Forêt silencieuse est pour ainsi dire impossible à expliquer. Il ne raconte pas une histoire. Ce n’est pas un roman. Par contre, on peut dire qu’il fait de chaque souvenir, de chaque détail et de chaque observation, aussi anodins qu’ils soient, une sorte d’instantanée sur laquelle le lecteur peut tisser une histoire.

Extrait d'un texte de Lars Klawonn paru dans le numéro 51 de la Nouvelle Revue Universelle (NRU), 1er trimestre 2018.

La poésie de Sylvoisal est éminemment narrative, parfois même dramatique. C’est un théâtre dont les personnages sont Dieu, le diable, la femme, l’âme. Adam, Eve, Caïn, Abel, Jésus, Salomé, Hamlet, Don Juan. Elvire, Alceste, Célimène, Thaïs, Savonarole, Nathanaël. Chacun de ses poèmes est une Iliade, une Odyssée, une Divine Comédie en miniature.

Que dire du poète lui-même quand il désire disparaître derrière son poème ? Respectons son incognito et son anonymat. Autre titres de cet auteur.

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