Jardin clos en lisière de friche - Maryse Renard et Lawand

Une femme dans un enclos hanté par le retour au sauvage (le naturel?). Sentir sa vie traversée de saisons. Mettre en mots le débordement, enchevêtrement des saisons, le temps: un instant sans limites ?

Maryse Mahmoudian-Renard, résidant en Suisse depuis 1975, sensibilisée dès son enfance dans un petit village champenois aux variations dialectales, s'est tournée vers une linguistique mettant la Norme à sa juste place et conduisant à une réflexion sur le langage. Enseignement et recherche en France et en Suisse. Sans doute il lui fallait tout cela pour acquérir confiance et liberté face à la langue et oser, bien tard, publier ses écrits personnels. C'est Le Cadratin de Jean-Renaud Dagon qui lui a permis de le faire, dix titres sont déjà parus.

D'autres publications ont paru dans des revues dont: Ecriture, l'Etabli de Traumfabrik, Remue.net, N47/28, Bacchanales, Revue alsacienne de littérature. Collaboration à Femmes en Suisse par des comptes-rendus d’ouvrages et au Centre d’études du Pays sézannais (Marne France), qui publie des articles d'intérêt historique. Elle a collaboré avec des peintres pour réaliser plusieurs Livres Pauvres à la demande de Daniel Leuwers.

Une exposition de ses livres et des oeuvres des sept peintres qui les accompagnent avec des soirées de lectures et musique a eu lieu à l’Estrée à Ropraz en 2016

Membre de l'ADS, association des auteurs et autrices suisses.

Lawand Amary est artiste-peintre installé à Lille depuis deux ans qui pratique non seulement la peinture et le dessin mais également la sculpture et les bas-reliefs.

Né à Alep en Syrie, d’origine kurde, Lawand est arrivé à Angers à l’âge de 10 ans suite au déplacement et à l’installation de sa famille en France. A cette expatriation répondait une promesse d’organiser sa première exposition de travaux réalisés en Syrie (peintures, dessins) à la Tour Saint Aubin d’Angers. Ce lien ténu entre le désir de créer et l’expérience de nouveaux espaces, lieux, territoires ou contextes de création n’a dès lors, cessé de se renforcer, au travers son parcours professionnel. A partir de 2004 à fortiori, quand il recevait à 20 ans, sa nationalité française. Son passeport notamment, ouvrait un nouveau champ de possibles et d’ouvertures sur le monde qui inaugurait des séjours en Europe, en Algérie, en Tunisie, aux Emirats Arabes et en Egypte où il s’est installé un an, au Caire, en 2005. De nombreux allers-retours entre la France et la Syrie marquent également cette période.

En coïncidence à ces expériences d’immersions et de confrontation à des espaces « autres », s’est également inscrit un dialogue étroit entre la peinture et la poésie. Au retour de son année passée au Caire, s’est en effet organisée, avec le Conseil Général du Maine et Loire, une exposition à la Collégiale St Martin d’Angers en 2008. Celle-ci rapportait une trentaine d’œuvres exposées en rétrospective et proposait une journée de lectures/conférence avec les poètes Bernard Noël, Jean Claude Schneider et Adonis. Cette première rencontre s’est ensuite prolongée à travers la constitution de livres d’artistes avec ces poètes ainsi qu’Antoine Emaz et Jacky Essirard à Angers. Selon Adonis « l’exil est le vrai refuge du créateur ». S’inscrivant comme possibilités fondamentales d’observer et de participer à différentes vies et contextes culturels, ce rapport à la mobilité, à l’interculturalité et à la notion de résidence, s’est ainsi posée naturellement et politiquement comme une source nécessaire à ses recherches et dynamiques de création artistique. Sa collaboration pour le poème d’Adonis «Concerto pour le 11 septembre 2001 avant Jésus Christ » pourrait d’ailleurs se dire « symptomatique » des œuvres plus récentes de la période Lilloise.

En effet, depuis son installation en 2010 à Lille, carrefour incontesté du nord-ouest de l’Europe et notamment pour les arts - depuis la Renaissance et de façon renforcée depuis le titre « Capitale Européenne de la Culture » en 2004 - la proximité avec des capitales artistiques européennes majeures et l’inscription de la ville dans des dynamiques de coopération transfrontalières comme internationales a favorisé jusqu’à aujourd’hui la réalisation de projets d’exposition non seulement à Lille mais également à Paris, Lyon, Bruxelles, Londres, Lausanne et Turin….